Svea sur son arbre perché, n'a rien fait de la journée.
Etendue sur sa branche, elle chantonne les notes d'une berceuse et tapote le rythme sur ses hanches. Sous la lune de platine, elle ne parvient à se remémorer les rimes. Ca l'ennuie, ça l'agace de ne prononcer que des bouts de phrase. Alors c'est en faisant la moue, qu'elle recommence à murmurer cette mélodie dans l'attente d'une quelconque épiphanie. Mais rien ne vient, et là voilà qui se sent comme une bonne à rien. Cette chanson, elle la connait. C'est chanson, elle l'a joué. Pourquoi donc ce silence lattant ? Peut-être le sais-t-il, ce passant ? De ses jambes, elle entoure la branche. Le crâne à l'envers, les cheveux qui tentent de toucher la terre, la fillette vient frôler cette nouvelle tête.
- Et toi? Dis-moi. Tu connais la comptine du titan dégoûtant?

Rell s’était endormi au milieu d’un pré, au bord du lac givré. Quelle heure était-il désormais? —il l’ignorait. Mais il n’allait guère y songer puisque personne ne l’attendait. alors il ferma ses yeux face à l’astre de feu avant de s’endormir jusqu'à ce qu’on ne vienne le perturber.
Ah! mais qui était donc cette fille aux cheveux bouclés? aux mèches folles et aux yeux qui pétillaient? On y voyait les astres et les cieux dorés, l’innocence d’un enfant et une infinité de curiosités.
— je ne pense pas la connaître; enfin, peut-être?

il réfléchissait et pensait à tout ce qui pouvait y ressembler
avant de se faire frapper par l'évidence et de s’écrier :
—oh peut-être que je la connaissais ou qu’on me l’avait un jour récité!

il inspire avant de l’observer,
il s’étire et récite, le torse bombé par la fierté:
— Au premier jour du monde, le monde était peuplé d'êtres immondes. ces dégoûtants, répugnants géants appelés Titans !

hrp: