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love is just a game, sol
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Arthur Hayes
Arthur Hayes
Chair à Titans
MESSAGES : 44
ICI DEPUIS : 30/06/2018

love is just a game, sol  Vide
MessageSujet: love is just a game, sol love is just a game, sol  EmptyVen 20 Juil - 22:07

love is just a game

Quand Arthur lève les yeux du parchemin qu’il remplit de son écriture serrée, c’est pour tomber toujours sur la même silhouette, assise de trois quart, au bout de la sixième aile « Faunes et Flores du Mur Maria ». La silhouette n’est jamais à la même place et n’ouvre jamais le même livre. Elle semble s’abreuver d’un éventail divers, voire chaotique, de sujets sans liens apparents entre eux, de l’alimentation des herbivores à la documentation technique des murs de pierre du district de Stohess. Sa place préférée semble être celle au bout de la troisième aile, à la table d’étude près des fenêtres, peut-être pour la lumière, la chaleur, ou sa position stratégique. Parce qu’à force de lever les yeux et de croiser son regard, il ne peut s’empêcher de se dire que ce garçon est là pour lui. Et sa place préférée est le meilleur point d’observation : assez éloigné pour paraître discret, mais assez proche pour suivre du regard tous ses mouvements, pour entendre tous les chuchotements. Pour croiser son regard. Si au départ, aux premières visites du garçon, il a pu croire qu’il était là pour se cultiver, pour s’élever l’esprit et l’âme, parce que même un soldat de la plus basse espèce peut avoir des besoins spirituels qui ne souffrent d’aucune carence, il y a eu trop de visite, trop d’incohérence, trop de page tournée sans être lue. Trop de regard volé. Alors il pense qu’il l’intéresse plus que les livres. Et loin d’en être flatté, il tressaille, il pâlit. Devenu fébrile, un peu plus à chaque fois, sa concentration lui échappe, et son écriture fait des zigzag sur les pages jaunies du registre. Il sent son regard en toute circonstance, même quand l’autre n’est pas là, même quand il sort de la bibliothèque au début de la nuit et qu’il rentre chez lui. Il sent ce regard qui le pèse, qui le scrute, qui le ronge. Au bord de la crise de paranoïa, Arthur vit des jours sombres à cause de la silhouette qui est devenue son ombre. Quand Arthur lève les yeux du parchemin qu’il remplit de son écriture serrée, et que ses yeux tombent sur la même silhouette, toujours la même, et que toujours la même boule de peur se forme au fond de sa gorge, il se lève enfin de sa chaise, un livre dans les mains, faisant semble de ranger l’étagère juste derrière la chaise du soldat. Il laisse ses yeux voler les maigres informations, le titre du livre que détient l’autre entre les mains, les armes qui possèdent à sa ceinture, la couleur de ses yeux, ses lèvres, sa chevelure, ses épaules d’enfant commençant doucement à s’arrondir, et même son parfum, quelque chose mêlant bois et fer. Il prend à sa pleine mesure qu’il a peur d’un enfant. Et la peur se change en méfiance, en ressentiment même, et alors il se tourne, et se penche vers l’inconnu. « Je peux aider Monsieur, peut-être, car Monsieur a l’air de chercher quelque chose. » Le ton est froid, mordant, accusateur. Arthur refuse qu’on lui plante une dague dans le dos. Il ne jouera pas au dupe.
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Sol Guerra
Sol Guerra
Chair à Titans
MESSAGES : 368
ICI DEPUIS : 29/06/2018

love is just a game, sol  Vide
MessageSujet: Re: love is just a game, sol love is just a game, sol  EmptyDim 22 Juil - 19:41



ça en devient ridicule ; au moins, il en a conscience.
ça fait quelques semaines - ou peut-être qu'on peut compter cette obsession en mois ? - qu'il ne se reconnaît plus. qu'il erre à la caserne, un seul visage en tête. il aimerait dire un seul nom sur la langue, mais il ne le sait même pas. alors il imagine, assemble les plus jolies syllabes, celles qui riment avec ses yeux. il retrace ses traits en pensée, rêveur, avant de s'infliger une bonne claque mentale. qu'est-ce qui lui prend ? il se sent comme un adolescent en plein émoi. c'est certainement ce qu'il est, au fond, mais il peine à se l'avouer. il a honte, sa fierté en pâtit sévèrement et lui, il est perdu. déboussolé d'être intéressé plus que de raison par quelqu'un.

un crush. c'est dur à accepter. parce que les sentiments, c'est encombrant. il ne veut pas avoir à gérer ça.
alors il lutte, il vacille et manque de trébucher. finalement, il finit toujours par s'y rendre, sur son temps libre ; à la bibliothèque. là où, il y a quelqu'un temps, on l'a envoyé pour le compte de l'armée. il avait pour ordre de récupérer des documents, et ce fut la seule fois où il lui adressa la parole.
depuis, lorsqu'il retourne au sein de ces rayons immenses, c'est seulement pour observer. épier, tenter de comprendre ce qui a bien pu éveiller son intérêt comme jamais auparavant.
est-ce ses cheveux, son regard perçant, ses lèvres charnues ou bien sa voix envoûtante ? un tout qui l'intrigue et qui l'attire, indéniablement. alors il choppe un livre, va s'installer dans son coin favori, et fait semblant de lire. en vérité, formidable espion qu'il est, il ne s'intéresse jamais une seule seconde à l'ouvrage qu'il tient ouvert sur ses genoux. il ne prend même pas la peine de se renseigner sur le thème, le sujet abordé, et n'a surtout pas le temps de lire le titre.

ce jour-là ne fait pas exception. confortablement installé, sol ne quitte pas la silhouette au comptoir des yeux. sauf si ces mêmes yeux croisent par malheur les iris perçantes du jeune homme. chose qui arrive de plus en plus fréquemment, ce qui ne l'inquiète pas pour autant. jusqu'à ce que cette voix qu'il chérit sans savoir pourquoi ne vienne grandement le perturber dans sa non-lecture. il a l'air énervé alors que la question qu'il lui pose est on-ne-peut-plus-banale et que, pour une fois, le gamin n'a rien fait de mal. il reconnaît parfaitement cette nuance dans le ton ; l'agacement. ça n'est pas la première fois qu'on lui parle ainsi, il se fait d'ailleurs habituellement une joie de jouer la provocation après ça, mais là, il ne comprend pas. il farfouille dans sa mémoire, à la recherche d'un moment où il aurait pu fauter, mais rien. alors il lève la tête en haussant les épaules, un petit air malicieux se faisant sa place sur ses traits sans même qu'il n'en prenne conscience. « non, merci, j'ai trouvé tout ce que je cherchais à propos de... » il jette un coup d'oeil à la couverture qu'il tient fermement entre ses doigts, ne comprend qu'à moitié les mots emplis de philosophie qui forment l'intitulé. «... des plantes ! »

et au lieu de se questionner plus longtemps sur le pourquoi du comment le garçon a l'air de lui en vouloir à ce point, il se sent plutôt flatté qu'il soit enfin venu lui adresser la parole, après tant de regards furtifs échangés. alors il en profite, s'arme de son ironie la plus parfaite. « mais c'est gentil de te soucier autant du bonheur des autres. » il ne s'encombre pas du vouvoiement, jamais. c'est à peine s'il a conscience de l'existence de la notion de politesse.
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