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LES LILAS
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Peitho Basila
Peitho Basila
Deadly Sin
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ICI DEPUIS : 13/07/2018

LES LILAS Vide
MessageSujet: LES LILAS LES LILAS EmptyMar 17 Juil - 22:54


Jour qui peine à mourir sur les reflets de la rivière, vent léger dans les cheveux bruns d'une femme à son bord, mains caressant les mirages. Elle est contemplative - tendresse après le rude quotidien qu'elle a toujours connu. Fraîcheur, après l'ardeur des gestes qu'elle ne sait que répéter. Douce odeur des lilas qu'elle a frotté contre ses paumes, après le sang des sacrifiés. Elle ne veut pas gâcher la tranquillité.
Alors elle bouge aussi peu que l'eau, se fait aussi calme. Ferme maintenant ses paupières. De loin on pense à une prière, mais Peitho prie rarement. Le vent est doux sur sa peau - il lui rappelle la caresse d'un amant. La femme rêve pour les quelques secondes qui sont à elle, et délaisse le monde qui est autour d'elle. Les souvenirs de ceux qui l'ont aimé et l'aiment sans doute encore, de ceux dont le cœur a battu si fort pour elle qui ont pleuré de la voir partir, sans un mot, sans un regard, peut être un sourire pour dernière image.
Il y a à ses côtés une caisse en bois, dans laquelle repose ce qu'elle garde de ceux qu'elle a tant marqué, et pour qui elle a ouvert son cœur une seule, pour quelques instants qui ne durent jamais assez longtemps.
Quelques bijoux qui ne sont que des pacotilles - des offrandes dont elle ne sait pas évaluer la qualité, car elle ne sait rien de ceux qui les ont acheté. Peut être des voleurs, peut être des hommes et des femmes de merveille - des incertitudes qui réchauffent son cœur.
Une lettre entre ses doigts de mots qu'elle ne sait lire et dont elle n'a jamais appris le sens, une calligraphique des temps passés.
Peitho ne sait pas lire, mais y fait courir ses doigts et s'imagine ce qu'il dit, amoureux et transit.
A la femme que j'aime,
Mais cette phrase lui déplaît, alors elle en imagine une autre.
A la déesse des amours,
Qui lui convient si bien.
Que les heures que tu m'as offertes me font encore battre. Tes baisers sont ceux que je rêve sans me lasser.
Ses fantasmes la font sourire, avant qu'elle ne sursaute à cause d'une branche craquée un peu plus loin.
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Felipe Basila
Felipe Basila
Chair à Titans
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LES LILAS Vide
MessageSujet: Re: LES LILAS LES LILAS EmptyJeu 19 Juil - 13:49


Il s'est inventé son retour pendant la totalité du trajet. Ça fait deux jours qu'il espère, une fois chez lui, pouvoir reposer ses jambes qui lui font terriblement mal. Son cœur palpite un peu plus vite quand les bicoques tant aimées se dessinent devant ses yeux - demeures qu'il adore, toutes débordantes de faibles souvenirs d'enfance. Une un peu plus grande lui ramène un sourire joyeux sur la face ; la ferme familiale, celle dont le toit couvre la tête des Basila de toutes générations. Le vent lui caresse la peau si lentement qu'il espère, silencieux, que sa mère lui porte un jour la même attention. Ses paupières se ferment un instant, juste le temps pour que l'odeur de la rivière, mêlant celle des fleurs et détritus, vienne chatouiller ses narines et lui rappeler à quel point revenir chez-soi est agréable. Mais en même temps si étrange. Il ne connaît pas ceux qui vivent à côté, voisins méconnus, visages autrefois aimés maintenant détestés. Il est seul, Felipe, et les enfants ne courent pas vers lui, d’anciens amis ne débarquent pas souriant - n'arrivent plus. Sacrifice.
Mère. Unique ancrage, unique personne qui l'incite à revenir. Maman qu'il n'ose pas dire.
En s'avançant un peu plus, elle apparaît. Seule. Pour une fois. La tête du jeune homme s'incline légèrement. Peitho frotte du lilas entre ses mains, douceur incarnée dont il ne connaît que l'aspect - ne sont pas proches malgré les tentatives du fils. Il lui offre de nombreux cadeaux, lui cède plusieurs moments, plusieurs sourires que seule sa mère peut recevoir. Le sang dépasse les dieux, au fond, car sans cette femme il ne serait pas là à prier les Trois - féministe avant l'heure. Felipe l'observe, silencieux, attentif à tous ses mouvements. Ses sourcils se froncent lorsqu'il voit cette boite dont il ne connaît rien du contenu, surpris de voir un tel mystère dans les mains de celle qu'il pense connaître.
Puis il voit.
De nombreux bijoux, quelques lettres, quelques dessins aussi - mais rien n'est de lui. Là, il comprend. Les amants, ces fameux hommes (ou femmes ? qui sait) dont il ne voit qu'une à deux fois le visage, ceux qui entrent dans la ferme parfois - ou bien l'existence n'est apprise qu'à l'aide de ragots balancés dans le district et ailleurs. La mâchoire se crispe, un point qu'il ne tolère que très peu, s'oblige car il s'agit de sa mère.
C'est dur.
Trop dur.
Felipe bouge enfin, arrête d'espionner et s'approche, craquant une branche sous ses pas - « C'est moi. » Une mère reconnaît la voix de son enfant. Normalement. « Excuse-moi de t'avoir fait peur. Je ne voulais pas déranger ton moment. »
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Peitho Basila
Peitho Basila
Deadly Sin
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LES LILAS Vide
MessageSujet: Re: LES LILAS LES LILAS EmptyDim 22 Juil - 17:56


Les amours du passé s'entrechoquent avec la réalité qui lui est rappelée, brutale, soudaine - une branche cassée pour briser son rêve. Les mots imaginés s'envolent eux aussi, et on espère qu'elle pourra les rattraper au prochain instant d'intimité que les Trois auront le luxe de lui offrir.
Branche brisée qui dévoile le fils, et la voix l'annonce, quelques mots, pas un prénom. Intonation qu'elle ne parvient pas à oublier - la même depuis toujours, même petite tête qui la juge sans doute autant qu'elle admire, et Peitho forme finalement de sa si jolie bouche un petit sourire. Et politesse qui la surprend toujours : elle le trouve ridicule avec ses excuses et ses phrases bien formées, ridicule à la faire se moquer doucement, les joues roses.
Lettre pliée entre ses doigts,
Lettres qui se fait discrète jusqu'à la petite boîte.
Rien d'important. Main maintenant libre en visière au dessus de ses yeux. Tu déranges rien. Un sourire, toujours.
Petit mensonge qu'il est si facile de donner - sa solitude est d'or. Ses souvenirs sont son trône.
La petite boîte maintenant poussée entre les plantes, presque cachée - manière de petite fille, discrétion d'une enfant. Tu dois être fatigué. Sa main tapote la terre à côté d'elle, juste en face de la fraîche rivière. Tu veux t'asseoir à côté de moi ?
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Felipe Basila
Felipe Basila
Chair à Titans
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LES LILAS Vide
MessageSujet: Re: LES LILAS LES LILAS EmptyVen 27 Juil - 12:20


Ils sont tellement nombreux que la collision doit être forte et déplaisante ; tellement nombreux qu'il pense sa place menacée, offerte à un autre le temps d'une nuit. Qu'il devient le second. Entendre dire que sa propre mère, à soi, fervent religieux, est une traînée, lacère son cœur de nombreuses attaques. Alors il prie que les Trois ne lui laissent jamais d'instant dégoulinant d'émotions à l'égard de ces porcs. Ses prières sont elles plus fortes que les siennes ? Espérons.
Il n'est pas aveugle. Ça fait quelques minutes qu'il observe, attentif et silencieux. Rentre dans son jeu, un instant. Sa tête bascule légèrement en avant, laissant un sourire plus sincère décorer son visage. Il hausse les épaules, s'approche puis vient prendre place aux côtés de sa mère. « Pourquoi ? » Il continue de sourire, regarde la rivière. Ses genoux remontent à son menton (qui se pose d'ailleurs entre ces derniers) et ses mains viennent se caler sous ses pieds. Innocent. « J'ai vu que tu lisais. Tu me caches quelque chose ? » Le visage tourne, les traits heureux. Gentil. Mauvais dans le fond. « Je peux te lire ce qu'ils t'écrivent, tu sais. » Ça me fait plaisir. Oui. Montre lui. Incite le à lire pour toi, à lire ces mots qui le rendent malade, à lire ces phrases qui débordent de mensonges et allusions charnelles. Aller. Montre lui l'horreur. Qu'il puisse ensuite prier pour toi et ton salut. Traînée.
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Peitho Basila
Peitho Basila
Deadly Sin
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LES LILAS Vide
MessageSujet: Re: LES LILAS LES LILAS EmptyMar 31 Juil - 16:55

Peut être n'aime-t-il pas l'amour - c'est ce qu'elle se dit en le regardant. Quelque chose qui l'a traversé si souvent en pensant simplement au fils. Elle ne le comprend pas, et maudit souvent la rigueur, la sévérité qu'elle lui a découvert trop tôt.
Pourtant il lui sourit et s'assoie à côté d'elle - elle sourit aussi. J'ai besoin d'une raison pour que tu viennes à côté de moi ? Parce que ça fait longtemps, peut être parce qu'un peu de tendresse repose plus qu'un semblant de solitude. Puis elle aime le regarder, sa tête n'a jamais changée. La même petite bouche en cœur qu'il doit tenir de son père. La contemplation s'achève sur une indiscrétion, et Peitho se crispe - il est inquisiteur avec elle, comme avec les autres.
Peut être qu'elle regrette de l'avoir fait venir à ses côtés.
Car en dessous du sourire il juge, et cela elle ne l'oublie pas. Sans véritablement comprendre pourquoi il est comme ça - il ne faut jamais avoir honte des amours. Mais peut être qu'il ne connait pas assez ce monde pour ne pas détester.
Peitho passe une main gentille dans les cheveux de son fils, agrandit son sourire. T'es si joli. Puis la main pince un des joues pâles pour lui donner quelques couleurs. Y a une jeune fille qui pense comme moi. Elle m'a dit qu'elle adorerait te rencontrer. Tout pour dévier les questions, même si elle ne ment pas. Peut être qu'elle a convaincu la jeune fille d'être aussi enthousiaste après maintes paroles
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