que penses-tu de vivre à l'intérieur des murs?
immenses barrières de pierre, elles effacent l’horizon et enferment les hommes comme du bétail. ces mêmes hommes qui se croient protégés, enfin, c’est ce qu’ils disent. mais le sont-ils vraiment ? Achille ne s’est jamais vraiment penché sur la question, il n’a que peu d’intérêt pour ces édifices. ils sont pour lui une cage, l’empêchant de partir là où il devrait être : à l’affut de la créature, les yeux rivés sur elle. vivre dans ces murs peut être un privilège pour certains, un calvaire pour d’autres, mais pour Achille, c’est une simple nécessité, un besoin humain. il est né entre ces pierres, et il y a toujours vécu sans se poser de questions. mais ce qu’il veut réellement, c’est sentir l’herbe fraîche de la forêt sous ses pieds, écarter les branches des arbres qui parsèment son chemin, ressentir le vent frais frôler son visage. parce que dehors, à l’extérieur de cette prison, se cachent les titans, réelles entités qu’il aimerait connaître par cœur. et ce n’est pas en se cloîtrant ici-bas qu’il pourra parvenir à ses fins, il l’a bien compris. peut-être même voudrait-il expulser son dernier souffle là-bas, au loin, derrière les murs qui le cloisonnent.

et la religion des trois, y es-tu fidèle? comment décrirais-tu ta foi?
sa foi est inexistante, il n’a que peu de considération pour ces déesses que beaucoup vénèrent. elles seraient les figures représentants ces murs, elles seraient les divinités ayant offert leur protection. sourire narquois, épaules qui se haussent, il ne croit pas vraiment aux puissances supérieures, Achille. il sait que ce sont les hommes les seuls maîtres de leurs actes, bons comme mauvais. les humains sont responsables de leur propre destinée, auteurs de leur propre existence, c’est ce qu’il pense. pour autant, ce n’est pas une haine qu’il voue à ce culte, ou même aux adeptes. il préfère se renfermer dans cette cruelle indifférence, dans ce profond désintérêt total pour le sujet, quitte à s’attirer les foudres des fidèles. si ces déités devaient exister, peut être lui auraient-elle apporté la réponse à ses questions, peut être auraient-elles déjà exaucé ses ambitions les plus acharnées. et bien ironiquement, il aura fallu qu’il s’entiche d’une de ces femmes, de cette sœur de la miséricorde. c’est une foi inébranlable qui l’anime, elle, il l’a vu. alors il se tait auprès d’elle, il n’engage pas le sujet. peut-être ne veut-il pas la décevoir, lui pour qui le culte n’a que peu de sens.

considères-tu le gain de pouvoir comme une de tes ambitions? si oui, pour finir sur le trône ou aux côtés des figures héroïques déchues?
le pouvoir, beaucoup le traquent, beaucoup l'adorent. Achille, quant à lui, lui est plutôt désintéressé. des ambitions, il en a, et de nombreuses. cependant, gravir les échelons, s’élever au sein de cette société, se faire respecter par l’ensemble de ses pairs, tout ça n'en fait pas partie. le trône, les honneurs, il n’en a que faire, ses préoccupations sont tout autres. il veut les titans, il veut poursuivre les recherches de son père, obsession transmise au fils. et pour tout ça, le pouvoir n’est pas nécessaire. il désire seulement remplir les objectifs qu’il s’est fixé, et si le pouvoir ne lui est d’aucune utilité, il le laissera volontiers. il ne fait pas partie de ces rapaces prêts à se jeter sur les quelques miettes de pouvoir que les grands parsèment, tout comme il ne sacrifierait pas père et mère pour l’obtenir. il les mépriserait presque, les têtes couronnées, cachées derrière leur mur, bien au chaud dans leurs châteaux ou manoirs. lui ce qu’il veut, c’est la connaissance, la vérité, mais pas la richesse, ni la puissance. gain de pouvoir ou non, c’est bien le dernier de ses soucis, tant que celui-ci ne lui apporte aucune aide dans la réalisation de ses propres desseins.

entre admiration et crainte, l'armée est une entité monumentale. et toi, qu'en penses-tu?
l’armée, essence même de son but suprême, chemin « doré » qu’il emprunte pour atteindre directement, et au mieux, ses objectifs. c’est à elle qu’il confie sa vie, devant elle qu’il plie le genou. pas parce qu’il la respecte profondément et religieusement, pas parce qu’il admire ses valeurs et ses principes, mais tout simplement parce qu’elle lui sert à accomplir son désir le plus cher. voir ce mirage, apercevoir ce fantôme, faire de cette illusion une réalité. alors c’est l’exploration qu’il a choisi, parce que c’est avec elle qu’il pourra se rapprocher, lentement mais sûrement, de son but final. il s’offre donc à l’armée, négligeant le danger, négligeant la menace planant au-dessus de son crâne. et à chaque fois qu’il doit sortir de ces murs, la flamme brûle au fond de ses iris, l’excitation gronde dans ses entrailles, l’espoir gonfle sa poitrine. sa détermination est à son paroxysme. et simple petit soldat de plomb, il veut faire de grandes choses, Achille. il les veut, les titans. rêve, aspiration, obsession, il ne s’arrêtera pas avant d’avoir pu saisir un petit morceau de ce savoir. quitte à perdre la vie, il l’aura au moins abandonnée en suivant ses plus folles ambitions.

le caractère de ton personnage
un regard froid sur un visage fermé, un air hostile accroché à longueur de journée, Achille n’est pas le genre d’homme à qui il est aisé de s’adresser. il toise sans remord, le mépris ancré à même sa carne, même s’il est cruellement indifférent à la plupart des choses qui l’entourent. c’est seulement un masque qu’il s’est forgé, une apparence dont il se sert pour ne pas être dérangé. alors il dédaigne, il ignore, ne portant une réelle attention que pour ses propres intérêts. une simple question de survie, un moyen d’évoluer et affronter chaque obstacle, pour poursuivre son chemin, avec toujours le même but, cet objectif dont il ne se détournera jamais.
néanmoins, la créature n’est pas vile pour autant. malgré ses airs désagréables, malgré la glace qui règne au fond de ses yeux, il y aurait une once de douceur enfouie sous de nombreuses couches. cette douceur toutefois rude, il ne l’offre qu’à la belle dont il s’est entiché, mais également à ses camarades de bataillon. Achille, c’est une grosse boule de poil effrayante et toujours ronchon, mais qui ne rechignera pas à lever la patte si le besoin s’en fait ressentir. et l’ours mal léché, il est toujours là pour ses collègues soldats, à leur crier dessus, à les critiquer, à les brusquer, tout en pensant qu’il fait bien. seuls ceux risquant leur vie à ses côtés ont l’honneur d’avoir obtenu sa confiance, mais également son "affection". toujours à l’écoute de ces énergumènes, sa dévotion pour la bataillon n’a pas de limite. une seconde famille, voir la seule pourrait-il dire.
quant à au reste de la population, il préfère leur offrir son cynisme, son sarcasme, son pessimisme, et rester distant. mieux vaut ne pas engager une conversation avec lui, surtout s’il n’en a pas envie. dans le meilleur des cas il ignorera, dans le pire, il s’amusera à déverser poison et agressivité sans qu’on ne lui ait rien demandé. Achille, il est habile pour lire à travers les hommes, et les manipuler au besoin bien que ce ne soit pas forcément son art préféré. grand observateur, il analyse, il apprend et il finit par connaître. par comprendre. mais il n’est pas non plus magicien, il se trompe, il fait des erreurs. pourtant, c’est toujours avec une certaine adresse qu’il parvient à entrevoir ce que ses interlocuteurs désirent, leurs faiblesses, leurs forces. de ce fait, il sait appuyer au bon endroit, à cet endroit qui fera très mal. tout comme il sait se taire, et baisser la tête lorsqu’il le faut. obsédé par le savoir, par la connaissance des créatures qu’il poursuit depuis que son père git six pieds sous terre, sa plus grand ambition est de les découvrir sous toutes les coutures, de pouvoir saisir ne serait qu’une miette de leur vérité. une ardeur remarquable, mais parfois trop poussée à l’excès. l’âme est souillée par l’envie de poursuivre cette tâche que ses gènes lui auront peut-être légué.



mise en situation ses yeux s’agrandissent telles deux immenses billes enfantines, son souffle se coupe brusquement face au spectacle qui s’offre à lui. enfin. tant d’années à patienter, tant de temps à traquer, tant de recherches, tant d’efforts. c’est le rêve d’une vie qui s’accomplit, le rêve de deux vies même. le myocarde déchirant presque sa poitrine, il est figé le soldat, presque inconscient du danger qui est apparu devant lui. et il tend le bras l’imprudent, ouvre lentement ses doigts, les yeux brillants. un étrange sourire se dessine sur son visage, ce dernier si peu habitué à la chose. c’est la béatitude qui éclot, l’euphorie qui se peint sur ses traits habituellement impassibles. mais bien vite, la réalité le rattrape et l’agrippe violemment. de ses serres, elle le saisit, et le glace d’une peur qu’il n’avait jamais ressentie auparavant. fuir. résister. courir. ce sont ces quelques mots qui lui viennent à l’esprit, tandis que son instinct de survie s’éveille précipitamment. passée l’allégresse, passée l’inconscience du moment tant attendu. il doit vivre, ne serait-ce que pour avoir l’occasion, un jour, de revivre cet instant à la fois merveilleux, mais tout aussi dangereux. néanmoins, il l’a vu, le Titan. cette créature qu’il chassait de toute son âme, il l’a enfin vue.

Un mot pour ta famille cendres, désormais envolées.
Un sentiment pour ton enfance lointaine, souvenirs enterrés.
Une saison pour ton adolescence automne, le déclin approchant.
Un fruit pour te décrire en amour cerise, sucrée ou amère.
Une sensation pour ta plus grande peur vide, perte destructrice.
Un animal spirituel loup, solitaire ou en meute.
L’un des sept pêchés capitaux envie, de posséder cruellement.
L’un des cinq éléments l'eau, glaciale et torrentielle.
Un moment de la journée pour ton état d’esprit actuel soir, et son soleil mourant.
Une odeur pour tes ambitions odeur de rencontre, celles des titans pourchassés.