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mother maybe
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Anibal Gartzea
Anibal Gartzea
Backstabber
MESSAGES : 397
ICI DEPUIS : 03/06/2018

mother maybe Vide
MessageSujet: mother maybe mother maybe EmptyVen 29 Juin - 13:51

You're the quiet forming cloud
You're the nebula that pulls a glow from emptiness
You're the deep and secret sea
Acquiesce in colors siphoned from the love that is me
As we are


avec lucrezia
-------------------------------------


Quinze ans plus tard, rien ne change. Anibal demeure les mains croisées dans son dos, le regard sur le sol quand il foule le cimetière. Mère y repose, et ne manque jamais d'être visitée par le fils qui n'ose pas l'oublier. Il n'ose pas non plus y penser - il aurait déjà fermé ses souvenirs, jamais couché les traits de la morte sur le blanc d'une toile, jamais recomposé la peau de soleil ou la bouche maline si ce n'était pour Lucrezia. Pour elle, les tableaux et les fables d'une vie ordinaire pour une femme que la mort a rendu miraculeuse et héroïne de situations divines : il se souvient lui avoir conté des extrapolations du quotidien. Pourtant il fallait bien parler, il fallait dire et raconter - qui était cette douce madame qui lui a donné ce nom. Il se sent désolé des mensonges quand il pose une main sur la tombe de la mère, et lui murmure quelques tristes prières qu'il connait depuis l'enfance. Elle chantait bien - ça il s'en souvient et ça ne déforme aucune réalité. Il se demande si Lucrezia a la voix douce - il sait qu'elle a l'esprit vif et le rire qui donne envie de rire mille fois encore. Il connait par cœur la couleur de ses cheveux au soleil, et n'a jamais oublié les cauchemars de ses nuits de petite fille. Il suffit d'un bruit pour qu'il se retourne, les genoux pliés et l'esprit encore en prière. Elle marche vers lui, Lucy. La douce Lucy qu'il est si facile d'adorer, et il lui esquisse un sourire. Doucement Anibal se relève, agile comme l'entrainement l'a imposé. Car c'est l'anniversaire de la mort ils se retrouvent ici, pas pour partager une tasse de thé et grignoter ce qu'Anibal ramène de la capitale simplement pour sa sœur. Il a toujours du poids sur le cœur dans ces moments-là. Il préférerait qu'elle l'ait connu assez longtemps pour qu'il n'ait pas eu à dire tant de choses et à se donner un rôle auquel il est imparfait. "Tes cheveux sont atroces." Pourtant il lui balance ça entre la plaisanterie et le reproche - peut être qu'il cache sa gêne. "Faut vraiment que je te montre à chaque fois comment il faut faire ?" Il est une peste avec des sentiments.
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Lucrezia Gartzea
Lucrezia Gartzea
Teen Idle
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ICI DEPUIS : 02/06/2018

mother maybe Vide
MessageSujet: Re: mother maybe mother maybe EmptySam 30 Juin - 23:48


YOU'RE THE QUIET FORMING CLOUD
YOU'RE THE NEBULA THAT PULLS A GLOW FROM EMPTINESS



Elle retrouve la fraîcheur du District d’Utopia et son odeur parfumée. Les souvenirs mouvants, l’enfance inoubliable, la tendresse de ces moments passés. Un regard vers la maison familiale, labyrinthe émotionnel dont elle ne veut pas être la Ariane au fil d’or, le père étant le Minotaure. Elle cherche une rive pour ajuster sa couronne tressée et filer les rubans avec délicatesse – délicatesse trop sauvage ; elle n’est pas aussi douce qu’Anibal -. Le cœur serré, elle serre en ses mains des petites fleurs ramenées des terres de l’armée, cueillis juste pour Maman. Elle n’a jamais connu sa voix, ni son visage ; elle ne se rappelle pas du sein donné et de sa peau cajolée. Ce n’est qu’une ombre dans les souvenirs, elle n’était qu’un bambin qui apprenait à marcher. Ses pas se rapprochent du fameux lieu, rappelant à la nymphette que la Mort est une divinité impitoyable qui peut frapper à n’importe quel moment. Et dans ces émotions confuses, elle s’en veut, de ne pas ressentir la même peine qu’Anibal. Parce qu’il a connu Maman. Il connaît son visage de nymphe et son courage de lionne, il connaît les bras de Maman. Il peint la mémoire de cette divinité, l’érige à la hauteur des déesses alors qu’elle n’est qu’une mère. Une battante parmi les femmes de ce pays, une femme qui a su marquer de sa bienveillante empreinte le monde  dans lequel ils vivent. Alors elle arrive de son pas lent, se mouvant parmi les tombes avec agilité. Elle reconnait facilement l’endroit ; il est magnifiquement fleuri et son frère s’y tient devant. Le magnifique Anibal Gartzea, vêtu comme un dieu parmi les mortels, dévastant le monde de sa grande aura. Les lèvres qu’elles pincent de ses dents en le regardant. Elle a peur l’enfant, peur du choix qu’elle a fait, de la colère qu’il pourrait lui porter – elle a vilainement désobéi, follement, sous le coup de l’adrénaline elle a été trop volatile pour aller dans la garnison -. Son regard ébène vient défier les iris communes d’un sourire commun ; il est à la fois tendre et respectueux du silence mortuaire, des âmes endormies qui ne pourront jamais revenir.  « Tes cheveux sont atroces. » La main gauche et libre de l’enfant vient toujours une mèche de sa couronne d’un air si habituel, celui d’un reproche constamment amusé. « Faut vraiment que je te montre à chaque fois comment il faut faire ? » Le petit rire perce enfin la barrière de ses lèvres alors que ses deux petits bras s’élancent pour enlacer son frère, lui offrant le plus fort des câlins. On pourrait la voir décoller les pieds du sol tant elle est agrippée au coup de celui-ci, qu’elle ne souhaite plus le quitter. Après tout, cela fait si longtemps qu’elle n’a pas pu le prendre dans ses bras. Ses mains relâchent le corps de son frère pour lui laisser un sourire pur. « Ne me critique pas devant Maman, c’est méchant ! » Le ton espiègle de sa voix est bercé par le sourire et le petit geste pour le repousser ; le chat joue avec la souris comme les meilleurs amis du monde. L’enfant tourne sur elle pour poser ses genoux contre le sol, face à la tombe où réside le prénom de Maman. Elle n’a pas de lettres Maman, dans sa tête, c’est simplement Maman, comme le lui appris Anibal. Ses mains déposent délicatement les fleurs cueillis comme le ferait un enfant qui ramasse fièrement un bouquet. « Tiens Maman, ces fleurs viennent de par-delà du Mur Rose, elles sont du Mur Maria ! Tu sais, là-bas c’est très jolie, ce n’est pas pareil qu’ici, mais ça sent bon le pain tout juste cuit ! Et si tu pouvais goûter avec moi, tu sentirais le bon goût que ça a ! J’espère que tu connais ça dans l’endroit où tu es, Maman. Je t’aime plus que le ciel et les nuages. Que les trois te bénissent et prennent soin de toi Maman. » La posture mécanique du soldat se ressent dans ses mouvements quand elle se relève après avoir conclu ses petites paroles. « Tu prends toujours soin de Maman, Ani’ ! Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente de te retrouver, cela a fait si longtemps ! » C’est la main de son frère qu’elle vient chercher pour cajoler de ses petits doigts, pour regarder de ses yeux perçants le visage du garçon devenu magnifique homme. « Tu ne cesseras donc jamais de te prendre pour un prince avec cette coiffure ! » C’est de nouveau une moquerie lancée suivie du rire innocent ; c’est l’amour d’une enfant pour l’être le plus cher ; son foyer, son père, son ami.
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Anibal Gartzea
Anibal Gartzea
Backstabber
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mother maybe Vide
MessageSujet: Re: mother maybe mother maybe EmptyDim 1 Juil - 17:49

You're the quiet forming cloud
You're the nebula that pulls a glow from emptiness
You're the deep and secret sea
Acquiesce in colors siphoned from the love that is me
As we are


avec lucrezia
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Le rire et les bras autour de son cou ; il a l'impression que les années ne changent rien, que la petite soeur restera toujours enveloppée de cette infinie douceur. Le rire est le même qu'enfant, et les pieds décollent du sol comme ils l'ont toujours faits. Il oublie les peines, le monde et ses horreurs - et voilà que sa propre horreur s'efface quand elle est là. Lucrezia ne devrait jamais s'éloigner de lui, et jamais il n'aurait à demander mille fois le pardon des Trois au moindre de ses gestes. Peut être que c'est auprès d'elle qu'il devrait coucher ses méfaits.
L'impression d'un instant de joie quand elle dit qu'il ne faut pas la critiquer devant maman - on a l'impression qu'elle se tient juste à côté d'eux, un sourire aux lèvres, contemplant ces deux enfants devenus grands. Alors Anibal sent son cœur se pincer, la malchance leur a refusé ce bonheur.
Il pense aux instants perdus quand elle s'agenouille sur la tombe d'une mère dont elle ne se souvient pas du parfum - il n'ose pas avouer qu'il l'a lui même oublié. Un autre pincement quand les fleurs sont déposées sur la pierre qu'aucune pensée ne sait réchauffer.
Les mots suivent n'en finissent pas de serrer son cœur. Il contemple les mots et la posture, et se sent faiblir. Tant de souhaits d'adolescence pour qu'elle connaissance plus qu'une tombe à qui dire maman, plus que des histoires pour construire une figure si importante. Maintenant ça n'a peut être plus tout à fait d'importance, et Anibal devrait se détacher de regrets dont il n'est pas le maître - pour les pincements n'en finissent pas.
Plus que le ciel et les nuages.
Puis elle se relève, et il décide qu'il est temps d'arrêter avec les pincements au cœur. Mais Lucrezia ne tarit pas de paroles qui fendent les sentiments, et il n'est pas certain d'être à la hauteur des espérances de la petite sœur. Du revers de la main il frotte son oeil, et se rend compte que quelques larmes ont roulé sur ses joues. Cette simple réalité l'amène à en essuyer un peu plus, malgré les mots aigres-doux de la petite Lucrezia qui n'a jamais vraiment grandit. Tu ressembles à une paysanne. C'est le seul pique qu'il trouve avant de la prendre dans ses bras au milieu d'émotions qu'il aimerait refouler. Il n'y arrive pas quand elle est là, à se dire qu'il les cachera sous la couleur des peintures, à dire que le pinceau enlève les maux.
Le prince et la paysanne, une famille contre le monde.
Les larmes coulent encore, et il a le nez dans ses cheveux. Je suis désolé. Il ne sait pas pourquoi il s'excuse. Je sais pas pourquoi je pleure. Ca ne l'empêche pas de continuer à pleurer. C'est ridicule, Lucy, mais j'aurais préféré qu'on ait une mère qui ne soit pas en pierre, et un père qu'on puisse aller voir le détester. Lui il le déteste, il déteste ses mots durs, il le déteste parce qu'il est tout ce que la mère n'a jamais été. Anibal se détache de sa sœur et renifle avant de se dire qu'il a assez pleuré, qu'il faut se contenir. Je pleure toujours devant vous deux.
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